Ray Charles, chanteur et pianiste émérite

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Né le 23 septembre 1930 à Albany aux États-Unis, Ray Charles, surnommé « Genius », s’est illustré dans divers genres musicaux tout au long de sa carrière. Son succès international a inspiré de nombreux artistes, tout comme sa prise de position face à la ségrégation raciale qui sévissait encore – notamment sur sa terre natale, la Géorgie. Portrait.

Une jeunesse marquée par des traumatismes

À cause d’un père absent, Ray Charles est essentiellement élevé par sa mère Aretha qui ne pourra protéger son enfance de plusieurs traumatismes aussi physiques (un glaucome à 4 ans entraînant une cécité complète à 7 ans) et psychologiques (la noyade accidentelle de son petit frère George).

Placé dans une institution spécialisée entre 1937 et 1945, Ray y apprend le braille et la pratique d’instruments de musique à travers des cours de piano, de clarinette et saxophone alto. Même si l’enseignement dispensé est plutôt classique, le jeune Ray s’oriente tout naturellement vers un univers davantage afro-américain – à savoir, le blues, le gospel, le jazz… Au décès de sa mère, à 15 ans il quittera l’institut et parviendra à subvenir à ses besoins en jouant du piano dans des orchestres de danse.

Un chanteur afro-américain aux fortes convictions

Deux ans plus tard, rien n’indique qu’il a pris des cours pour apprendre à chanter, toujours est-il qu’il commence à se produire dans des clubs en tant que chanteur. Peu à peu, il se forge une véritable personnalité musicale, au contact de Quincy Jones auprès de qui il compose des mélodies. Porté par sa maison de disques, Atlantic Records, qui lui laisse une grande liberté de création, il enchaîne les succès pendant une dizaine d’années. Mais ce n’est qu’en 1959, avec ABC Paramount, qu’il parvient à toucher le public blanc : Georgia on My Mind et Hit the Road jack en 1960, Unchain my Heart (en 1962), Yesterday (1967) …

Pour l’anecdote, alors que sa carrière n’est pas encore lancée, dans le courant des années 50, Ray Charles décide d’annuler une représentation dans une salle en Géorgie qui refuse les Noirs. Immédiatement sanctionné, le chanteur ne pourra plus de se produire dans cet état : une injustice qui lui inspire « Georgia on My Mind ». Une chanson qui est, depuis le 24 avril 1979, l’hymne officiel de l’État après que ce dernier ait présenté à l’artiste des excuses publiques et officielles.

Ray Charles, figure inspirante de nombreux autres artistes

Dépendant à la drogue dure au début des années 60, il entre en cure de désintoxication en 1965 et troque l’héroïne contre l’alcool. De fait, ses apparitions sur scène se font plus rares, même si l’on retient celle du film « The Blues Brothers » ou encore celle de la chanson « We are the Word ».

Récompensé par douze Grammy Award, Ray Charles réalise plusieurs duos dans les années 90 – notamment avec Norah Jones, BB King, Natalie Cole ou encore Elton John. Mais son influence, à travers ses dizaines de millions d’albums vendus, va bien au-delà de ces collaborations, puisqu’elle touche Elvis Presley, Aretha Franklin, James Brown, Amy Winehouse, Marvin Gaye…

À sa mort, survenue le 10 juin 2004 à cause d’une cirrhose, la presse française rend hommage à un très grand artiste : « No more Ray » chez Libération, « Ray Charles, la mort du Genius » à la Une du Monde. Outre-Atlantique, sa mort est éclipsée par les funérailles nationales de Ronald Reagan, mort le 5 juin.

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